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chapitre vi.

1843. — Article officiel du Télégraphe concernant les patentes des étrangers. — Décès du général Bonnet à Saint-Marc. — Incendie au Port-au-Prince. — À cette occasion, les opposans de cette ville provoquent une insurrection aux Cayes. — Manifeste révolutionnaire de la « Société des droits de l’homme et du citoyen. » — Elle nomme Charles Hérard aîné (Rivière), « chef d’exécution des volontés du peuple souverain et de ses résolutions, » en lui confiant la dictature. — Le général Borgella veut en vain prévenir, par ses conseils, un attentat contre le gouvernement. — Le 27 janvier, les opposans des Cayes se réunissent en armes sur l’habitation Praslin. — R. Hérard écrit à Borgella à ce sujet ; celui-ci en informe le Président d’Haïti et prend des mesures militaires contre les insurgés. — Proclamation du Président qui investit Borgella du commandement du Sud ; paroles qu’il prononce. — Réflexions à ce sujet. — Ordres du jour de Borgella. — Les insurgés en fuite, se rendent dans la Grande-Anse. — Insurrection dans cette partie. — Suite des événemens. — Influence de Fabre Geffrard sur les succès de l’insurrection. — L’armée révolutionnaire, grossie par la défection des troupes, marche contre la ville des Cayes. — Propositions faites pour sa soumission et conditions posées par Borgella ; elles ne sont pas acceptées. — La défection de deux régimens facilite l’entrée de l’armée révolutionnaire. — Conduite de R. Hérard : actes qu’il proclame. — Le colonel Toureaux fait sauter l’arsenal. — Appréciation de la défection de Fabre Geffrard en faveur de, l’insurrection.


L’année 1843 s’ouvrit sous de fâcheux auspices pour Haïti. À la capitale, le 1er janvier, un temps sombre voila le soleil à son lever ; une petite pluie fine tomba, Comme le 1er janvier 1807. Si le bruit de la mousqueterie et la détonation du canon de guerre ne se firent pas entendre comme en ce jour de douloureuse mémoire, les esprits n’étaient pas moins inquiets sur l’avenir de la patrie.

Le chef de l’État s’était absenté de la ville et se tenait sur l’une de ses habitations de la plaine voisine, pour éviter de