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l’honneur. Vous me désignerez les noms des citoyens qui doivent former la députation, afin que je leur donne un sauf-conduit. »

De son côté, le général R. Hérard avait vu rallier encore à son armée, à la Petite-Rivière de Nippes, le 22e régiment et les gardes nationales de l’arrondissement de Jacmel qui firent défection, aussitôt que le général Gardel cessa de les commander. Parti de Saint-Michel, il avait passé à Miragoane le 24 février ; et le 25, étant sur l’habitation Desvarieux, tout près de cette ville, il éprouva une attaque d’apoplexie qui lui paralysa la langue complètement, mais en lui laissant ses facultés intellectuelles. Obéissant à son devoir, il continua la route pour se rendre à l’Anse-à-Veau, suivant les ordres qu’il avait reçus. Mais, parvenu à la Petite-Rivière, il fut accablé par la maladie, et on dut l’embarquer dans un canot qui le transporta à Miragoane.

On remarquera cette fatalité qui frappa le même jour, 25 février, deux vaillans généraux, Gardel et Cazeau, tandis que leur collègue Lacroix était fait prisonnier à l’Anseà-Veau, par la défection de ses troupes.

Bientôt, le général R. Hérard était rendu à Miragoane d’où il partit pour se porter contre la ville des Cayes, en passant par Saint-Michel, Aquin, Saint-Louis et Cavaillon, et voyant se réunir à lui les populations de ces lieux. Il avait accueilli à l’Anse-à-Veau le représentant David Saint-Preux qui, étant dans la prison d’Aquin, avait obtenu du geôlier sa mise en liberté.

À l’approche de l’armée populaire des Cayes, la députation des habitans sortit et alla au devant d’elle : ces habitans trouvèrent le général R. Hérard sur l’habitation Bergeaud, à deux lieues de la ville. Ils demandèrent com-