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sage, en date du 9, disait à la Chambre : « que le pouvoir exécutif voyait avec étonnement l’étrange préoccupation qui la portait à vouloir changer aujourd’hui le mode de proposition et d’élection des sénateurs, après l’usage suivi à cet égard depuis plus de vingt ans ; et il rappelait que dans son entretien avec la députation qui lui apporta l’adresse, le Président avait déclaré qu’il agirait comme il avait fait antérieurement. »

Le même jour, 9 septembre, la Chambre tint sa séance en comité général pour prendre connaissance de ce message ; le 11, en séance publique, elle décida qu’elle n’élirait pas un sénateur sur la liste de trois candidats adressée par le Président ; le 13, elle n’eut pas de séance, et le 16, elle lui écrivit un message pour expliquer, les motifs qui la portaient à exiger une liste générale de candidats pour les cinq sénateurs qu’il fallait élire. Elle déclara : « que le long usage suivi à cet égard ne pouvait prévaloir sur les dispositions de la constitution ; que dans les temps passés on avait pu fausser leur sens, mais qu’aujourd’hui il fallait cesser ces erreurs ; qu’en méditant les art. 101, 102, 107, 108 et 109 de l’acte constitutionnel, la Chambre demeurait convaincue que le Sénat doit être renouvelé intégralement comme elle-même ; que les remplacemens à y opérer pour cause de mort, de déchéance ou de démission, restreignaient la durée de ces remplacemens dans le cercle du temps à parcourir pour accomplir la période de neuf années de l’élection primitive ; enfin qu’en tout cas, soit qu’il s’agît d’un renouvellement total ou partiel du Sénat, il fallait une liste générale de candidats, afin de donner toute l’extension désirable à la liberté du choix. »

C’était une théorie toute nouvelle que la Chambre adop-