nous toutes les forces de la colonie : autorisons les citoyens Poizac et Janvier de parcourir toute cette côte du Nord, et d’ordonner de notre part à tous les hommes libres, et même, s’il en est besoin, à tous les individus qui voudraient le devenir, de se réunir aux troupes de ligne qui se trouveront sur les lieux, pour s’emparer des forts et les garder à la disposition de la commission civile de la République. »
D’autres lettres adressées à des chefs de poste les autorisèrent aussi « à armer tous les sang-mêlés esclaves et même les nègres esclaves, sur lesquels ils pourraient compter ; » et ils les déclarèrent libres, ainsi que les prisonniers faits sur les insurgés.
Des émissaires furent chargés de propositions à ces insurgés ; et une recommandation fut faite aux chefs de poste d’épargner les nègres égarés, de traiter avec humanité tous les prisonniers, hommes, femmes et enfans.
Polvérel et Sonthonax ne s’arrêtèrent pas à ces mesures qui pouvaient exercer une grande influence sur l’esprit des insurgés.
Dès le 22 juin, ils avaient écrit à Jean François et à Biassou, pour essayer de les gagner à la cause de la République française. Ils comptaient peu cependant sur le premier ; et espérant mieux de Biassou, ils lui avaient envoyé un sauf-conduit pour l’inviter à une conférence[1]. Biassou, non plus que Jean François, ne céda à ces avances. Au contraire, d’accord avec Toussaint Louverture, son conseiller habituel, ils rendirent une déclara-
- ↑ … « Venez nous joindre, nous vous envoyons un sauf-conduit. Devenez Français : soyez fidèles à la République française, vous serez libres, vous serez citoyens comme nous. Vous serez revêtus des grades militaires que votre bravoure et votre fidélité vous auront mérités. » Lettre des commissaires, aux Débats, t. 7, p. 19.