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de toutes les couleurs ; tous les esclaves armés par les communes de Jérémie, des Cayemites, des Abricots et autres lieux circonvoisins.

Ils donnèrent amnistie et liberté à tous les hommes qui étaient encore armés pour la conquérir, sans en excepter Armand, Martial, Jacques Formont, Gilles Bénech et autres chefs qui continuaient encore la lutte dans le Sud.

Ils les obligeaient, pour obtenir la liberté, à s’enrôler dans les compagnies, bataillons ou légions qui seraient formés. Une autre obligation leur était imposée : c’était dé faire rentrer les nègres travailleurs dans leurs ateliers respectifs et d’y maintenir la subordination et le travail.

Ils déclarèrent leur intention d’améliorer le sort des nègres travailleurs, en promettant un règlement à ce sujet.

Ils étendirent enfin, pour les femmes esclaves de la partie du Sud et leurs enfans, le bénéfice de leur proclamation du 11 juillet.


La province de l’Ouest restait toujours exceptée, parce que là les insurrections des noirs n’avaient pas eu le caractère de brigandage qu’elles eurent dans le Nord, ni la continuité qu’elles eurent dans le Sud. Les classes colorées de l’Ouest furent constamment plus modérées que celle des deux autres provinces de la colonie. Cette modération dans la conquête de leurs droits les rendit arbitres des destinées de la patrie haïtienne.

La modération n’exclut pas le eourage et l’énergie ; elle ennoblit les efforts des hommes qui luttent contre leurs oppresseurs.

Une disposition de la proclamation du 25 juillet, l’obligation imposée aux guerriers de faire rentrer les nègres