Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Egalité du Sud, dont Rigaud devint le colonel, et réduire les blancs de la commune de Cavaillon qui, au passage de Rigaud pour se rendre aux Cayes, avaient opposé des obstacles à ce chef, et étaient restés en révolte ouverte contre Delpech. Il obtint ensuite la soumission de beaucoup de noirs insurgés, par le concours qu’il reçut de Rigaud, de Toureaux et de Lefranc, et par l’effet de la proclamation du 25 juillet, rendue par Polvérel et Sonthonax, qui les déclarait libres.

À Saint-Louis et à Aquin, les hommes de couleur, en apprenant l’attentat commis sur Rigaud, qu’ils croyaient mort, arrêtèrent tous les blancs de ces deux communes ; ils ne furent mis en liberté que lorsqu’on apprit son triomphe. Doyon, avisé de cette affaire, envoya Pétion aux Cayes, à la tête de sa compagnie d’artilierie.

Le résultat de l’odieuse tentative de la journée du 14 juillet 1793 donna la prépondérance aux hommes de couleur, dirigés par André Rigaud, dans toute la province du Sud, à l’exception des quartiers de la Grande-Anse et de Tiburon. Ils la conservèrent jusqu’en juillet 1800, où Rigaud, vaincu par Toussaint Louverture, partit pour la France.

Delpech se disposait à marcher contre les colons de Jérémie et de Tiburon, quand il reçut la nouvelle de la liberté générale proclamée par Sonthonax, au Cap, et des lettres de Polvérel à ce sujet. Cette mesure, qu’il désapprouva, contraria ses desseins.

Nous dirons bientôt ses motifs. Voyons quels furent les actes de ses collègues dans l’Ouest et dans le Nord.