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Lalane et Dufault. Le 9, dans la matinée, Daugy, Raboteau et Larchevesque Thibaud furent arrêtés et embarqués. Tous furent envoyés en France. Sonthonax réorganisa la commission intermédiaire, purgée des deux factieux qui troublaient ses opérations. Ces arrestations rendirent le calme à la ville du Cap.

Et quel était le motif de ces troubles, quel était le but de ces agitations ?

Sonthonax va nous l’apprendre dans les Débats.

« Je ne lirai pas, dit-il, le résumé de la déclaration faite par le commandant de la garde nationale du Cap, à cette époque… Toutes ces pièces s’accordent à dire que les factieux… marchaient contre les hommes de couleur, pour exterminer ces hommes dont le crime était d’avoir reçu trois sous-lieutenances dans le régiment de ligne, tandis que les blancs occupaient toutes les places. Le crime des hommes de couleur était de prétendre à l’égalité, de prétendre à verser leur sang, pour la défense de la colonie, pour la défense des droits de l’homme, pour la défense surtout des propriétés en Amérique, pour la défense de la France contre le système d’indépendance. Eh bien ! ces hommes de couleur reçoivent du commissaire civil trois sous-lieutenances dans le régiment de ligne ; il n’en fallut pas davantage pour animer contre eux une multitude qui suit aveuglément les factieux qui n’étaient que les coupe-jarrets de la faction de Saint-Marc, les agitateurs du club, membres du club eux-mêmes. » (Débats, t. 5, p. 222.)


Rochambeau quitta le Cap, le 12 janvier 1793, pour retourner à la Martinique, où la réaction s’était opérée en