Fait-il arrêter celui-ci ? Non. Que voulait-il donc faire de cette pièce ? Apparemment l’envoyer en France. N’avons-nous pas raison d’accuser Laveaux d’incapacité politique, d’après ses propres aveux ?
Il laisse Rodrigue en liberté, et cet officier, dit-il, quitta le Cap, et se rendit au Port-Margot et au Borgne où il essaya de soulever les habitans contre Laveaux. Au Borgne, les noirs se mirent en mouvement en se plaignant des blancs. Et cependant, l’instigateur de ce mouvement était un blanc !
Le 25 janvier, Rodrigue, revenu au Cap, se présenta chez Laveaux (nous relatons toujours d’après lui), et prit un ton insolent. C’est alors seulement que le gouverneur général lui reprocha sa conversation sur les relations entre la colonie et la France. Mais Rodrigue lui répondant avec plus d’arrogance, Laveaux le fît arrêter et le conduisit lui-même en prison. La municipalité intervint auprès de Laveaux qui céda à ses instances, et Villatte fut alors retirer Rodrigue de la prison, le 29 janvier, et le rendit au 1er régiment. Villatte n’agissait donc ainsi, que parce que Laveaux avait déféré aux démarches de la municipalité ? Puisque le gouverneur semblait convaincu des mauvais desseins du colonel Rodrigue, devait-il céder dans cette circonstance ?
Le 30 janvier, continue-t-il, il partit pour le Borgne où il apaisa l’effervescence qui se manifestait. Le lendemain, il retourna au Cap. Mais, durant son absence, Villatte s’était porté au Haut-du-Cap, où il ordonna à un officier nommé Edouard, commandant de ce poste, de ne laisser entrer au Cap aucune troupe armée ; et cela, parce que Villatte croyait que le gouverneur était allé chercher T. Louverture avec des forces. Cet ordre fut eau se qu’Édouard