hommes qu’il désigne nominativement dans les trois couleurs ? Ce que nous disons de la participation de tous, est constaté par l’écrit de Gatereau, déjà cité ; — par un autre de Barbault-Royer, homme de couleur, ancien aide de camp de Galbaud, venu au Cap peu après, en qualité de secrétaire de Julien Raymond ; — par le mémoire de Rigaud. Nous trouvons de plus, dans un livre récemment publié à Paris[1], dont l’auteur a pu se renseigner sur des documens authentiques qu’il a vus aux Archives générales de cette capitale, que dans ce tragique événement, un noir nommé Toussaint, dragon de la garde nationale, se signala par son exaspération contre Laveaux et Perroud.
Disons quelles furent les suites de cet attentat.
La municipalité s’était empressée, dans une séance extraordinaire, de prendre un arrêté, aussitôt la consommation de ce crime politique, par lequel elle requit Villatte de prendre le commandement supérieur.
Art. 4. Le général de brigade Villatte qui, par son grade, remplace de droit le gouverneur Laveaux, par absence ou autrement, sera de suite requis de s’assurer de la rade et autres postes dans les environs, et particulièrement de la corvette la Hyéna, et de tous les papiers qui peuvent être à son bord, et même de faire apposer les scellés, s’il le juge nécessaire, et enfin de faire tout ce qu’il jugera convenable par ses fonctions, pour le bien public.
12. Le général de brigade Villatte demeure invité d’écrire aux généraux de brigade Toussaint Louverture, Rigaud et Bauvais et à tous les commandans de la province du Nord, pour leur faire connaître ce qui se passe en ce moment.
Cet arrêté avait été pris, dit-on, sous la pression du peuple qui s’était porté en foule à la maison commune où
- ↑ Vie de Toussaint Louverture, par M. Saint-Rémy, p. 170.