et vint l’y joindre, avec deux bataillons et une nombreuse cavalerie. Laveaux, excédé de fatigues, dit le rapport de Marec, déposa toute son autorité entre ses mains durant 24 heures. T. Louverture écrivit alors à Villatte, à qui il envoya une députation composée de membres de la municipalité, du tribunal civil et d’officiers supérieurs, pour l’engager à l’obéissance aux ordres du gouverneur général. Mais, dit le rapport, Villatte fut sourd à toutes ses remontrances et proféra même ces paroles : Oui, je veux qu’il soit égorgé par les noirs mêmes qu’il caresse. Cependant, suivant Laveaux, Villatte répondit à T. Louverture, en lui proposant une entrevue ; ce que ce dernier n’accepta pas, dans la crainte que ce fût une embûche. Voilà deux versions opposées, écrites par Laveaux lui-même.
Le 29 mars, des femmes du Cap s’étaient rendues au camp de Villatte, pour obtenir de lui l’obéissance à Laveaux ; elles revinrent le 30 au soir, en répandant le bruit que ce dernier et Perroud avaient fait venir des chaînes pour remettre les noirs dans l’esclavage. À ces propos, les noirs coururent aux armes, en criant de tuer les blancs : ils s’emparèrent des postes, et les blancs d’accourir chez Laveaux. Les noirs marchèrent sur sa maison et voulurent le tuer. Ce que voyant, T. Louverture fît ouvrir les magasins et vider les boucauds et les barils, pour prouver qu’il n’y existait point de chaînes, mais des approvisionnemens : il réussit ainsi à les apaiser et à maintenir l’ordre, en faisant reprendre les postes par les troupes. Ces propos de femmes furent punis peu de temps après, et nous dirons comment et par qui.
Avant de partir des Gonaïves pour venir au Cap, suivant Laveaux, T. Louverture avait fait arrêter et mettre