brun, au Port-au-Prince, le 18 mars 1794 ; et reconnaissons que, si ce dernier fut animé contre Desfourneaux dont il exigea l’embarquement, du moins il a respecté en Sonthonax le représentant de l’autorité de la métropole ; il l’a rétabli dans ses fonctions de commissaire civil, et il n’avait pas autre chose à faire. Montbrun a été victime de ses exigences à l’égard de Desfourneaux ; cela est prouvé par son odieuse arrestation, par sa longue détention durant 46 mois. Mais, enfin, le jour de la justice a lui ensuite pour ce brave militaire : un tribunal impartial l’a justifié aux yeux de ses contemporains ; il a pu être rendu à sa patrie qu’il a continué de servir honorablement ; et la postérité ne peut que condamner ses persécuteurs.
Villatte aurait donc dû agir comme Montbrun. Loin de là, il acquiesce à l’arrêté de la municipalité ; il se revêt de l’autorité supérieure ; il laisse le gouverneur et l’ordonnateur en prison ; il s’empresse d’écrire au marquis de Casa-Calvo, au Fort-Dauphin, pour lui notifier sa position nouvelle. Il justifierait par ces actes, toutes les imputations qui lui ont été faites par Laveaux et Perroud, si l’histoire ne pouvait pas constater la conduite tortueuse de ces deux administrateurs, qui semaient intentionnellement la division parmi les défenseurs de la colonie. Dans tous les cas, il a mal agi en cette circonstance : en prenant pour secrétaire, dans ce moment, ce Léger Duval signalé par Laveaux, cet ancien membre de l’assemblée coloniale, il s’est placé sous l’influence évidente d’un ennemi de sa couleur, de sa classe ; il a prouvé un défaut de bon sens et donné lieu à croire (et nous le croyons aussi), qu’il était satisfait de l’humiliation subie par ces deux autorités. Cela même était un tort de sa part.