traité : chef supérieur, la générosité pouvait partir de lui. Mais, en cette qualité même, il jugea que la discipline militaire, la subordination, exigeaient la punition de Villatte et de ceux qu’il considérait comme ses complices. Indépendamment de ces considérations, qui sont puissantes sur l’esprit de tout homme impartial, nous pensons qu’il n’aurait pu être généreux envers Villatte ; car le maître qu’il s’était donné en partageant son pouvoir, ne l’eût pas souffert. Laveaux s’était trop avancé sur le terrain de la persécution pour pouvoir reculer ; il avait trop fomenté la mésintelligence entre T. Louverture et Villatte, avant l’affaire du 30 ventôse, pour pouvoir oublier et pardonner ce fait, d’ailleurs coupable. Il a pris soin lui-même de nous l’apprendre, quand, après avoir promis l’oubli du passé, de ne pas se venger, étant au sein de la municipalité, et rendant compte ensuite de cette affaire à T. Louverture, il lui dit qu’un tel crime ne peut s’oublier.
En preuve de ce que nous disons des exigences de ce dernier, nous voyons que dans une lettre du 26 avril qu’il écrivit à Laveaux, il lui dit :
« Il faut que Villatte reconnaisse ses torts envers vous. « L’oraison dominicale dit : Pardonnez-nous, seigneur, nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Mais, dans l’état militaire, point de subordination, point de discipline, point d’armée. La hiérarchie le veut et l’exige. »
Laveaux se tint dès-lors pour averti ; il ne pouvait pas répondre autre chose à Roume. Le maître avait parlé, d’après la loi militaire.
La conférence des commissaires avait eu lieu le 14 mai ; mais dès le 10, Perroud écrivait de Santo-Domingo à Laveaux :