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la colonie, la souveraineté de la métropole, enfin, l’existence des Européens à Saint-Domingue[1]. »

De là l’arrestation et la déportation de Villatte et de ses amis, l’arrêté du 15 juin contre Pinchinat, que Sonthonax avait cru trempé dans le prétendu complot de son assassinat à Saint-Marc, en novembre 1793, qu’il avait cru complice de l’affaire entre Montbrun et Desfourneaux ; de là encore la mission confiée à la délégation qu’on envoyait aux Cayes ; de là, enfin, les deux écrits de Perroud et l’adresse de J. Raymond »

Il faut être dénué du bon sens le plus vulgaire, pour ne pas comprendre ces manœuvres machiavéliques dont l’exécution est confiée surtout au fougueux Sonthonax, d’une capacité rare, mais sachant se passionner trop, à cause de son caractère emporté. Pour lui, qui se croit réellement l’ange tutélaire des noirs, pour avoir eu l’honneur de proclamer la liberté générale dans le Nord, quoique contraint par les circonstances impérieuses de cette époque ; pour lui qui avait cru que les noirs étaient généralement bêtes (Polvérel nous l’a appris dans une de ses lettres à son collègue), c’est la chose la plus politique et la plus utile pour la France, que de détruire le prestige des hommes de couleur : la bêtise qu’il suppose aux noirs les rendra, selon lui, plus maniables, plus faciles à gouverner, à diriger.

  1. En 1796, Sonthonax oubliait sa lettre du 18 février 1793 à la Convention nationale, où il disait que « la classe la plus intéressée au bonheur de la colonie, celle des citoyens du 4 avril, désirait une amélioration au sort des noirs : » il oubliait que dans sa proclamation du 29 août sur la liberté générale, il représentait aux noirs émancipés les hommes du 4 avril, « comme ceux à qui ils devaient leur liberté par l’exemple qu’ils leur tracèrent, du courage à défendre les droits de la nature et de l’humanité, etc. » Mais que lui importaient ses précédentes déclarations ? Vrai brouillon politique, il ne fut jamais conséquent dans sa conduite