Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/26

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exécutif, qui concoururent tous à la longue détention que ce brave militaire subit durant près de quatre ans ?

Oui, il faut que les autorités, que les chefs sachent que lorsqu’ils abusent du-pouvoir, même légitime, ils doivent rendre compte à la postérité de leurs actes. À plus forte raison, lorsque ces actes portent l’empreinte de la passion. Il faut qu’ils sachent que dans de tels cas, il y a l’histoire dont la mission est de recueillir les faits, et la postérité qui les juge, pour flétrir leurs actes, sinon leur mémoire.

Montbrun fut élevé à Bordeaux où il avait été envoyé à l’âge de 5 ans. Il n’était pas retourné à Saint-Domingue, et il n’y avait conservé que des rapports de famille.

Il était capitaine au 11e e régiment des dragons d’Àngoulême. En 1792, il devint chef d’un bataillon de volontaires nationaux du département de la Gironde, et comme tel, employé aux frontières du midi. C’est là que le ministre de la guerre le prit pour en faire un aide de camp de d’Esparbès, avec qui il passa à Saint-Domingue.

Par suite de son acquittement, il servit de nouveau en France. Il parvint au grade de général et commanda le Château-Trompette, à Bordeaux. Il y est mort en 1831, à l’âge de 75 ans.