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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/356

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nous pouvons suffire à étayer et réparer, annonce un génie dilapidateur capable d’ouvrir un abîme sans fond, que plusieurs années de paix ne sauraient combler. Je vous préviens que si vous vous permettez encore de pareilles infractions aux arrêtés de la commission sur les travaux publics, je me verrai forcé de prendre à cet égard des mesures rigoureuses. »

C’est cet homme cependant, c’est Idlinger aux antécédens frauduleux, parfaitement connus de Sonthonax, c’est lui qu’il envoya aux Cayes pour remplacer Gavanon ! Si son génie dilapidateur osa se montrer sous les yeux mêmes de son patron, qu’on juge de la désorganisation qu’il aurait portée dans les finances du Sud et de l’Ouest, s’il en avait eu le temps. Et c’est encore à lui qu’on confia la direction des finances du Nord ! Est-il étonnant alors que Sonthonax fut contraint d’avouer à T. Louverture le misérable état où était cette partie de l’administration publique, dans le lieu où siégeait l’agence ? Aussi était-il forcé de recourir à tout moment à la caisse de Jacmel : Bonnard, mulâtre, était alors l’ordonnateur de l’Ouest. Cette partie, sous les ordres de Bauvais, de même que le Sud, se suffisait aux besoins des troupes : nouvelle preuve que l’administration des mulâtres n’avait point démérité de la France, de cette patrie dont le gouvernement injuste et les agens encore plus injustes lançaient l’anathème contre eux.


Un autre fait qui eut lieu dans les premiers jours de juillet, nous fournit l’occasion de citer encore deux lettres de Sonthonax à T. Louverture.

Dans notre deuxième livre, nous avons parlé d’une goélette de l’État qui était au Cap, appelée la Convention