qui, dans la partie espagnole, était son aumônier ; un autre nommé Lantheaume qui, alors, était son confesseur : les émigrés étaient principalement Salnave et Bayon de Libertas[1], l’ancien procureur de l’habitation du comte de Breda, dont T. Louverture avait été le cocher.
« Une fois que les conjurés se sont crus assurés d’un appui dans le corps législatif, ils ont profité du sommeil forcé du Directoire exécutif à l’égard de ses agens, pour me présenter aux yeux de T. Louverture comme poursuivi par l’opinion publique et par le corps législatif, comme abandonné de mon gouvernement, et succombant d’avance sous le poids de la diffamation… Vaublanc disait, dans une séance mémorable : — Qu’attendez-vous pour frapper Sonthonax ? T. Louverture vous le livrera pieds et poings liés. »
Sonthonax ajoute encore qu’un Génois de nation vint des États-Unis apporter à T. Louverture, de la part de Gatereau, des paquets de France (attribués à la faction coloniale) qui achevèrent de le jeter dans le parti ennemi.
Enfin, il dit ces paroles remarquables : — « Les émigrés et les prêtres ne sont pas les seuls qui aient contribué à égarer T. Louverture : sa coalition avec Rigaud dont il blâmait hautement les crimes dans sa correspondance avec moi, prouve évidemment qu’il est aujourd’hui la dupe de ses suggestions. Voyant Ri-
- ↑ Une lettre de Sonthonax à T. Louverture, du 16 messidor (4 juillet) l’entretenait de Bayon de Libertés qui venait d’arriver des États-Unis et quittant un émigré, nuirait à son ancien cocher dans l’esprit du gouvernement français, s’il le protégeait. Il lui rappelait que cet homme était beau-frère de Touzard et ami intime de Cambefort, tous deux émigrés alors au service de la Grande-Bretagne, et il regrettait de ne l’avoir pas renvoyé en France. — « Mais, dit-il, qu’il purge Saint-Domingue de sa présence. » Sonthonax gardait ce ménagement envers T. Louverture qui aimait Bayon de Libertas ; et il paraît qu’il resta néanmoins dans la colonie.