il confié ? À des nègres ignorans et grossiers, incapables de distinguer la licence la plus effrénée, de l’austère liberté fléchissant sous les lois… Il faut d’abord faire rentrer les nègres sur les habitations où ils étaient avant la révolution. Le très-grand nombre de nègres n’ayant pas de propriétés, ils ne peuvent exister que sur celles des blancs ; il faut donc contraindre les noirs à y vivre, les y faire consacrer leurs services pour un certain nombre d’années… »
Vaublanc soutenait ainsi la même opinion qui avait divisé Biassou et T. Louverture ; et quoique ce dernier ait fait une réfutation du discours de ce colon, lorsqu’il parvint à Saint-Domingue, nous verrons un jour comment il a réalisé ses vœux, tout en accusant Hédouville d’être dans ces idées de Vaublanc.
Un autre membre du conseil des Cinq-Cents, faisant partie de la commission des colonies dans ce corps, l’amiral Villaret-Joyeuse, avait dit aussi, à propos de Sonthonax et des noirs :
« L’objet le plus pressant est le rappel du Robespierre des Antilles et de ses complices. Comment l’opérerez-vous ? Vous contenterez-vous de rapporter la loi du 4 pluviôse (celle du 24 janvier 1796, relative aux agens) ? La constitution vous donne incontestablement ce droit : vous devez l’exercer dès ce moment. Mais une fois cette loi rapportée, le Directoire exécutif ne pourra plus envoyer d’autres agens… »
Et alors, pour obviera ces agens civils, Villaret-Joyeuse proposait d’établir à Saint-Domingue un régime militaire semblable à celui qui avait mis fin à la guerre de la Vendée. Or, comme le général Hédouville avait mérité le titre de Pacificateur de la Vendée, l’idée de Villaret-Joyeuse paraît avoir contribué à fixer le choix du Directoire exé-