Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le 23, Hédouville répondit à sa lettre en lui disant : « Je ne saurais trop vous répéter que, d’après l’article 373 de la constitution, nul émigré ne peut profiter du bienfait, de l’amnistie. » Mais, en même temps, il lui donna des explications qui laissaient beaucoup d’extension à l’amnistie en faveur des habitans. On aperçoit dans toutes les dépêches de l’agent une grande préoccupation par rapport aux émigrés, et cela, d’après les procédés de T. Louverture lors de l’évacuation des villes de l’Ouest.

Mais le 20, une lettre de ce dernier, croisant avec celle de l’agent, lui transmit les pièces relatives à l’évacuation du Môle, qui lui étaient parvenues dans l’intervalle. T. Louverture était heureux ; il exprima à l’agent toute sa joie, toutes ses espérances pour la prospérité de Saint-Domingue, après le départ définitif des Anglais.

Le 24, Hédouville lui répondit dans le même sens, lui fit savoir que le colonel Dalton avait aussi traité de l’évacuation du Môle. « Ainsi, dit-il, cette heureuse affaire se terminait en même temps des deux côtés. Je vous ai prévenu que j’ai donné tous les ordres nécessaires pour prendre possession de cette place. Si vous en avez fait passer de votre côté au général Clervaux, ils devront être exécutés, en tout ce qui ne sera pas contraire aux miens… Ainsi, au commencement de l’an 7, nous ne verrons plus flotter dans notre colonie que l’étendard tricolore. »

Il paraît qu’Hédouville avait été informé du succès de Dalton par une lettre particulière de ce colonel, du 20, tandis qu’il lui avait adressé les pièces dès le 18 ; car une lettre de l’agent à Clervaux, du 24, lui manifestait son étonnement de n’avoir pas reçu le paquet que Dalton lui