vaincu alors des mauvaises intentions du gouvernement (de l’agent Hédouville) au nom duquel toutes ces horreurs se commettaient ; ne voyant plus de sûreté pour quiconque avait acquis des droits bien mérités à la reconnaissance nationale ; craignant avec juste raison pour moi-même, je retournais sur mes pas et me disposais à aller attendre aux Gonaïves, des nouvelles officielles d’un événement dont je redoutais les suites. Je reçus en route une lettre du général agent qui me le confirmait, et par laquelle il m’ordonnait de me rendre au Fort-Liberté, pour aider le citoyen Manigat, qu’il avait revêtu de tous les pouvoirs civils et militaires, dans le rétablissement de l’ordre et de la tranquillité publique. Je pressai alors mon arrivée aux Gonaïves pour y prendre l’escorte dont j’avais besoin. Les attentats exercés par des Français contre des frères (les noirs) me forçaient à cette mesure de prudence. Je partis des Gonaïves avec le 4e régiment (et le général J. J. Dessalines !) ; mais quelle fut ma douleur, lorsqu’arrivé sur l’habitation D’Héricourt (une seconde fois), j’y appris que le soulèvement des cultivateurs était devenu général, que toute la plaine était en armes et menaçait la ville du Cap, d’une irruption prochaine ! Ceux qui étaient rassemblés dans cette intention sur l’habitation D’Héricourt m’entourent, sitôt mon arrivée, me reprochent de les avoir trompés, en leur répondant des bonnes intentions du général Hédouville, m’attribuent regorgement de leurs frères du Fort-Liberté, l’arrestation d’une partie d’entre eux et la destitution du général Moïse. J’envoie de toutes parts des émissaires fidèles pour calmer les esprits agités, leur annoncer mon arrivée et leur prescrire de ne rien entreprendre sans mes ordres. J’accours moi-même pour m’opposer aux entreprises des plus forcenés qui s’étaient déjà emparé des postes du
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