ruisseaux qui succéda à Marc Borno, et se rendit à Miragoane auprès de plusieurs de ses intimes amis, Renaud Ferrier, Cochin, etc. Bientôt il tomba malade, et il l’était encore quand il reçut une lettre de Renaud Desruisseaux, qui lui mandait les dispositions faites par les Anglais pour venir attaquer Léogane. Il sentit que le devoir l’appelait à la tête des dragons, et il s’y rendit. Au moment où l’ennemi approchait de la place, il se porta à la découverte avec quelques hommes ; et il poussa l’imprudence à tel point, qu’il faillit d’être fait prisonnier. Rentré dans la place, il coopéra vaillamment à repousser les Anglais, en se portant avec ses dragons sur tous les points attaqués.
Peu après, arriva au Cap l’agence présidée par Sonthonax. Elle fit demander à l’administration des finances de l’Ouest une somme de trois cent mille francs en espèces, outre les cafés qu’elle ordonna de prendre à Jacmel, pour servir aux dépenses du Nord. C’était dans le même temps où elle envoyait sa délégation aux Cayes, après avoir décrété l’arrestation de Pinchinat et déporté Villatte. Les citoyens de l’Ouest, de même que ceux du Sud, étaient signalés comme peu méritans de la France. Ces circonstances produisirent une fermentation dans l’esprit des militaires de la légion de l’Ouest, en garnison à Léogane ; ils manifestèrent leur mécontentement de l’envoi de la somme demandée, prétendant, non sans quelque raison, que les ressources de l’administration, mieux gérée dans l’Ouest et dans Sud, devaient servir à l’entretien des troupes qui s’y trouvaient, et que le Nord devait pourvoir aux besoins des troupes de cette localité : nouvel indice de la jalousie entre les provinces de la colonie. Mais Bauvais, inflexible sur le devoir militaire, soumis à l’autorité nationale, leur lança des paroles extrêmement dures, sur-