paraît commencer la jalousie entre T. Louverture et Villatte ; et voici à quelle occasion.
Il paraît que le premier, afin d’empêcher les vols de cafés qui se commettaient au préjudice des propriétaires des montagnes situées entre les Gonaïves et le Cap, avait défendu à ces mêmes propriétaires comme aux cultivateurs, de porter leurs produits au Cap, en exigeant d’eux devenir les vendre aux Gonaïves où, d’ailleurs, T. Louverture cherchait à attirer les navires des États-Unis pour en recevoir de la poudre. Par cette décision, le Cap ne se trouvait plus alimenté dans son commerce, les autres lieux de l’intérieur où se récolte le café étant infestés journellement par les gens de Jean François. De là, des observations à ce sujet adressées par Villatte à Laveaux, qui s’empressa de les transmettre à T. Louverture comme des plaintes formées par Villatte : c’était pour les diviser T. Louverture lui répondit en ces termes :
« Si Villatte eût été un de mes véritables frères, il m’eût aussi donné connaissance des propos qu’on lui tenait contre moi. Malgré que mes frères du Cap agissent de la sorte envers moi, je n’ai rien à dire d’eux, je les regarde toujours comme frères et amis. Avec la grâce de Dieu, le temps nous fera connaître le juste. » Cette lettre est du 17 juin.
Ne dirait-on pas, à la douceur de ses termes, que tout est à peu près oublié ?
Mais le 18, T. Louverture, à son tour, écrit à Laveaux contre le commandant Joseph Flaville, noir, agent du Cap, dit-il, qui se laisse égarer par les conseils du Cap, en ajoutant qu’il l’avait dénoncé à Villatte et à Pierre Michel.
Le 26 juin, Joseph Flaville, informé de sa plainte, écrit