propos du refus fait par les officiers de recevoir le papier-monnaie de Perroud ; cependant, on va voir qu’il présenta les choses sous un autre aspect à T. Louverture, d’après la réponse suivante de ce dernier, en date du 21 novembre :
« Le détail que vous me faites de la conduite abominable des citoyens du Cap à votre égard, me remplit d’indignation ; et je ne vous cache pas que je suis bien courroucé contre eux. Quoi ! ils ont eu l’audace de vous menacer en propos et de prendre les armes contre vous ? Que prétendent-ils donc ? Auraient-ils au moins l’idée extravagante de croire qu’ils doivent se conduire à leur gré ? Je perdrai mille vies pour une, ou ils rentreront dans le devoir. Je leur envoie aujourd’hui 4 députés avec une lettre. Vous pouvez vous tranquilliser à l’égard de Pierrot, Flaville, etc. (officiers noirs). Je leur ai envoyé des hommes de confiance pour leur indiquer la marche qu’ils doivent suivre. Comme il leur avait été envoyé du Cap des émissaires, ils n’ont voulu rien faire sans me prévenir. »
Il résulte de cette réponse de T. Louverture, que Laveaux l’excitait contre les officiers et les citoyens du Cap, en les accusant de l’avoir menacé en propos et d’avoir même pris les armes contre lui. Or, il ne dit pas un mot de tels faits. De son côté, ces hommes de confiance que T. Louverture envoya aux officiers supérieurs noirs, qui paraissent avoir été alors dans des postes hors du Cap, indiquent que celui-ci secondait les intentions du gouverneur général, en lui préparant des soutiens contre les mulâtres qu’il accusait toujours de tout. Ces préventions de Laveaux étaient-elles justes, alors que par une mauvaise mesure financière, Perroud mécontentait les officiers de toutes couleurs par son papier-monnaie déprécié ?