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près l’avis qu’il donnerait de cette disposition au gouvernement consulaire. Don Garcia y ayant consenti et retenu 62 mille gourdes pour les frais de son départ avec les autres troupes espagnoles, 228 mille gourdes furent remises au trésorier de la République. Mais, le 15 février, T. Louverture lui adressa une autre lettre où il lui disait qu’il ne pouvait consentir à cette retenue, qu’il ne pouvait laisser sortir de la colonie une seule gourde appartenant à l’État. « Tout me fait un devoir, dit-il, de prendre les a intérêts de la République ; par conséquent ceux du Roi d’Espagne, son allié ; et vous devez en votre qualité, vous y porter de tous vos regards et de tout votre pouvoir. »

L’ancien serviteur de la cause des Rois devait, en effet, prendre les intérêts du monarque espagnol contre l’éventualité d’une capture par les Anglais.

Cette même lettre du 15 février réclamait aussi la remise immédiate de toutes les armes quelconques, habillemens, fournimens, appartenant aux régimens de Cantabre et de Porto-Rico (qui allaient partir avec Don Garcia) et qui excéderaient l’effectif de ces corps ; les vases et ornemens des églises ; et enfin, T. Louverture déclarait à l’ex-gouverneur, que toutes les archives de l’administration espagnole resteraient à Santo-Domingo, sauf à S. M. C. à les réclamer en temps plus opportun, pour éviter que ces documens ne tombassent entre les mains des Anglais.

On ne peut disconvenir qu’il avait raison sur ces divers points, vu la présence des navires anglais sur les côtes de la partie espagnole.

Nous le remercions, au nom de l’Histoire, de sa prévision quant aux archives ; car, sans elle, nous eussions été