Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 4.djvu/358

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le sachent d’avance ! La mission de l’historien est de dire la vérité, dans l’intérêt des peuples : il ne peut que s’honorer en remplissant son devoir.


Le siège de l’assemblée centrale avait été fixé au Port-au-Prince ; mais T. Louverture, continuant son séjour au Cap, l’y manda par une lettre du 1er mai adressée à son président. Le 9, elle acheva et signala Constitution : elle partit le 11. Rendus au Cap, ses membres continuèrent la préparation des lois organiques qui en découlaient, en attendant que la constitution fût publiée.

Le 77e et dernier article de cet acte portait :

« Le général en chef Toussaint Louverture est et défi ; meure chargé d’envoyer la présente constitution à la sanction du gouvernement français. Néanmoins, et vu l’absence absolue des lois, l’urgence de sortir de cet état de péril, la nécessité de rétablir promptement la culture, et le vœu unanime bien prononcé des habitans de Saint-Domingue, le général en chef est et demeure invite, au nom du bien public, à la faire mettre à exécution dans toute l’étendue du territoire de la colonie. » Jouant fort bien son rôle avec les membres de l’assemblée centrale, T. Louverture mit le sceau à cette constitution, en ces termes, le 14 messidor (3 juillet) :

« Après avoir pris connaissance de la constitution, je lui donne mon approbation. L’invitation de l’assemblée centrale est un ordre pour moi. En conséquence, je la ferai parvenir au gouvernement français pour obtenir sa sanction. Quant à ce qui regarde son exécution dans la colonie, le vœu exprimé par l’assemblée centrale sera également rempli et exécuté.  »

Il était dit dans la proclamation du 5 février, articles 7