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chapitre vii.

Conduite imprudente de Moïse. — Révolte des cultivateurs dans le Nord, et ses causes. — Accusation contre Moïse. — Prompte répression de la révolte par Henri Christophe, Dessalines et T, Louverture. — Massacre des révoltés. — Arrestation et jugemens prononcés contre Moïse. — Sa mort. — Proclamation de T. Louverture, du 25 novembre, fortifiant le règne de la terreur. — Réflexions à ce sujet. — T. Louverture va dans l’Ouest. — Situation de son esprit.


Nous venons de voir comment les idées de Moïse étaient en opposition au système politique adopté par T. Louverture. Si Dessalines lui-même s’en plaignait sourdement, s’adressant sans doute aux hommes qui possédaient sa confiance, Moïse s’en plaignant ouvertement, il était impossible que ses opinions publiquement manifestées, n’arrivassent pas aux oreilles des chefs militaires placés sous ses ordres, et des cultivateurs du Nord, qu’il protégeait contre les vexations des colons : de là, la disposition à la révolte par ces derniers qui souffraient réellement, et de la part de quelques chefs à les ménager, en cas qu’ils vinssent à se prononcer.

Il y a certainement toujours un grand danger pour tout fonctionnaire public, pour tout officier supérieur, à manifester, sans retenue, des opinions contraires à l’ordre de