Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/102

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marche sur les Cahos) cerna, dit P. de Lacroix, sur la Coupe-à-l’Inde, 600 noirs qui ne reçurent pas de quartier, parce qu’ils avaient encore leurs baïonnettes teintes du sang d’une centaine de blancs, qu’ils venaient d’égorger. » C’est là le langage de l’historien français, cherchant à atténuer l’horreur d’une pareille boucherie d’hommes ; mais quand Hardy fît tuer les prisonniers noirs de la Rivière-Salée, ces infortunés avaient-ils égorgé des blancs ?

Rochambeau était lui-même parvenu aux Cahos. Au Morne-à-Pipe il délivra des blancs qui avaient été contraints de s’y réfugier, lors de l’évacuation des villes et des bourgs. Il enleva le trésor qui fut placé dans ces lieux, le fit acheminer aux Gonaïves et poursuivit sa route jusqu’au Mirebalais.

Dessalines, qui avait quitté la Crête-à-Pierrot pour empêcher ce résultat, en ayant eu avis en même temps que de l’attaque infructueuse de Debelle, revint à ce fort : la troupe qu’il emmena avec lui renforça la brave garnison qui venait de se signaler et qui n’eut que plus de résolution sous un tel chef. Prévoyant bien que les Français ne tarderaient pas à revenir pour réparer l’échec du général Debelle, il donna une nouvelle activité aux mesures nécessaires à la défense du fort. Secondé par Magny, Lamartinière, Monpoint, Morisset, Bazelais, Loret, Larose, Roux et Cottereau, Dessalines pouvait espérer de repousser encore toute attaque dirigée par les généraux ennemis.


Le capitaine-général avait fait partir du Port-au-Prince le général de division Dugua, chef de l’état-major général de l’armée expéditionnaire, pour aller prendre le com-