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mais un acte qui consolidait les rapports de cette puissance avec sa colonie ; qui donnait plus de droits et de garanties à ses colons, influens dans les conseils de T. Louverture ; qui recréait la traite des esclaves noirs à leur profit, avant que le gouvernement consulaire l’eût fait décréter.

On a voulu y voir un acte d’indépendance, ou tendant à l’indépendance de la colonie, parce qu’on s’était imaginé qu’il était le résultat des relations de T. Louverture avec la Grande-Bretagne ; mais la convention secrète qu’il conclut avec le général Maitland n’avait pas pour but cette indépendance ; l’original de cet acte était en sa possession au fort de Joux, Cafarelli l’a vu. Les propositions faites ensuite par le général anglais aux conférences des Gonaïves, et découvertes par le général Boudet, n’avaient pas été acceptées par T. Louverture ; en proclamant sa constitution, il n’avait fait, enfin, que ce que les colons avaient toujours désiré. Il eut sans doute tort, en la publiant avant d’avoir reçu la sanction du gouvernement consulaire, réservée cependant par cet acte ; mais ce tort était réparable, et les aveux de Sainte-Hélène le prouvent.

Sur ces trois actes principaux, T. Louverture parla donc avec franchise au général Cafarelli ; mais celui-ci douta de sa sincérité, à cause de l’hypocrisie de son caractère : ce vice qui avait fait sa fortune politique, fit sa perte en cette circonstance.

À l’égard de l’incendie du Cap et de la’résistance qui en fut la suite, il est positivement vrai que depuis longtemps, à cause de la guerre maritime, il avait été résolu que des forces navales ne pourraient pénétrer dans les ports de la colonie, que d’après l’ordre de l’autorité qui la