Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/340

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cation de brigands, on doit rendre justice d’un autre côté aux sentimens d’humanité que montrèrent plusieurs fonctionnaires dans la métropole.

En parlant au ministre de la marine, de treize négresses et de quatre de leurs enfans, le préfet Joseph Cafarelli lui disait : « Ces gens sont sans vêtemens, sans ressources, et vraiment leur sort fait pitié. » De B. Borgella, il disait : « C’est un vieillard infirme, accablé de chagrins, dont l’âge et la situation excitent la pitié et l’intérêt. » On reconnaît ensuite qu’il se faisait un plaisir de transmettre au ministre, des mémoires adressés par ce vieillard, par Collet, Martial Besse, Magloire Pelage, dans lesquels ils exposaient leur conduite.

Le brave général Devaux, arrivé alors avec deux vaisseaux sur lesquels se trouvaient des noirs, attesta chaleureusement que ces hommes avaient été ramassés dans les rues et sur les quais du Cap, pour compléter les équipages de ces vaisseaux, qu’ils n’avaient commis aucun crime ; il réclama qu’ils fussent traités avec humanité : parmi eux étaient plusieurs, âgés de seize ans au plus.

Le ministre. Decrès lui-même, dans un rapport aux consuls, du 25 vendémiaire (15 octobre), leur disait : « que la plupart des déportés étaient sans vêtemens, sans ressources, qu’il était nécessaire de leur en donner vu l’approche de l’hiver. »

À Porto-Ferrajo, dans l’île d’Elbe, le commissaire général Briot, écrivait à ce ministre, le 10 thermidor, an XI (29 juillet 1803), un rapport en faveur d’Annecy, ex-député au Conseil des Anciens, qui était aux bagnes, les fers aux pieds. Ce noir, si recommandable, avait subi au Cap les persécutions de T. Louverture, et Leclerc