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en enlevant les divers postes ennemis établis dans des blockhaus.

Le reste de l’armée partit ensuite pour se rendre au Haut-du-Cap. Elle arriva en face des positions fortifiées de Vertières, Breda, Champain et Pierre-Michel. De grands blockhaus garnis d’artillerie existaient sur les trois dernières ; à Vertières, c’était une maison en maçonnerie percée de meurtrières. Pierre-Michel dominait le tout, étant sur un mornet élevé.

Après une reconnaissance de la position de Breda, Dessalines ordonna l’établissement d’une batterie d’une pièce de 4, d’une de 8 et d’un obusier, à 200 toises de cette position, pendant la nuit du 17 au 18. Il venait de recevoir de Christophe l’avis de son arrivée près du Cap ; et ce général attendait l’attaque du Haut-du-Cap pour agir contre cette ville. Le 18 au matin, la batterie était prête et dès-lors exposée au feu de Pierre-Michel et de Breda, auquel elle répondit aussitôt, criblant Breda surtout de ses boulets et de ses obus.

L’infanterie et la cavalerie avaient été placées le long des chemins qui mènent au Cap : cette troupe recevait tout le feu de Pierre-Michel ; il fallut la faire sortir de-là.

Sur l’habitation Charrier est une éminence qu’on avait négligé d’occuper. Dessalines voulut qu’on s’en emparât, afin de donner à son armée la facilité de couper les communications entre les divers postes ennemis et de ces postes avec le Cap, pour amener leur reddition. C’était donc le point essentiel à atteindre ; et pour y arriver, les troupes devaient subir le feu de l’artillerie des divers postes et surtout de la mousqueterie de Vertières, position élevée et occupée par 300 hommes : des difficultés de terrain ajoutaient encore aux efforts qu’il fallait faire.