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tions, Loring envoya au Cap avec eux le capitaine Moss, porteur d’une lettre à Rochambeau, datée du 19 novembre, où il lui disait que, d’après ses instructions, il était tenu d’envoyer les officiers et les soldats français à la Jamaïque, et les malades en France ou aux Etats-Unis ; que les habitans blancs du Cap ne pourraient aller à la Jamaïque. — Les Anglais étaient fatigués des colons de Saint-Domingue.

Rejetant ces conditions, Rochambeau dut traiter avec Dessalines. Dans l’après-midi du 19, l’adjudant-commandant Duveyrier apporta une lettre du capitaine-général qui disait au général en chef des indigènes, que cet officier avait reçu ses instructions pour traiter de l’évacuation du Cap. « Je n’ai pu le faire partir qu’après être assure que vos ordres pour la suspension d’armes ont été rendus à leur destination. Je crois que le général Christophe a besoin encore de nouveaux ordres positifs relatifs à l’armistice existant.  »

En effet, Christophe, qui ne savait pas toujours obéir à ses chefs, continuait ses opérations du côté du morne de la Providence : il fallut que le général en chef lui envoyât deux officiers avec des ordres sévères, pour qu’il les cessât.

L’acte de capitulation du Cap fut signé ainsi, entre Dessalines et l’officier français :

Aujourd’hui 27 brumaire an XII (19 novembre 1803), l’adjudant commandant Duveyrier, chargé des pouvoirs du général en chef Rochambeau, commandant l’armée française, pour traiter de la reddition de la ville du Cap, et moi, Jean-Jacques Dessalines, sommes convenus des articles suivans :

Ier. La ville du Cap et les forts qui en dépendent seront remis, dans dix jours, à dater du 28 présent, au général en chef Dessalines.