en compagnie de Kerverseau et d’A. Chanlatte. Paul Louverture se trouva ainsi renfermé dans les murs de Santo-Domingo, avec la 10e demi-brigade.
En y revenant, porteurs des dépêches de T. Louverture, les officiers envoyés par Paul Louverture furent faits prisonniers par les habitans qui eurent l’indignité de les assassiner. Les dépêches furent trouvées en leur possession ; elles furent expédiées au général Kerverseau. Celui-ci avait déjà opéré le débarquement de ses troupes à l’embouchure de la rivière Jayna, à trois ou quatre lieues de Santo-Domingo : le soulèvement des campagnes l’avait facilité. Peu après, le fort Saint-Jérôme, situé à un tiers de lieue de la ville, tomba au pouvoir des habitans et des troupes françaises. Alors, Kerverseau envoya à Paul Louverture la dépêche par laquelle l’ex-gouverneur lui enjoignait de prendre des mesures de conciliation avec ce général français. Après quelque pour parler, étant convaincu que cette dépêche était réellement de son frère, mais ignorant la teneur de celle qui lui ordonnait de résister, Paul Louverture se décida à admettre les troupes françaises dans la place. Comprenant la portée de cette soumission du frère de T. Louverture, Kerverseau le persuada de rendre une proclamation où il exprimait des sentimens favorables à la France ; elle était datée du 20 février.
Quelques jours auparavant, le général Clervaux s’était lui-même décidé à reconnaître l’autorité du capitaine-général, à la suggestion de l’évêque Mauvielle. Ce prélat, qui avait en ce moment autant de zèle politique que religieux, s’était porté à Saint-Yague, dans ce but, peu après le départ de T. Louverture de Santo-Domingo[1]. Une
- ↑ Cet évêque montra encore plus de zèle : le 6 mars, il vint au Cap, et se