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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/98

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ves ? Et quels sont ces traités et ces franchises qui auraient pu donner à T. Louverture, des recettes inconnues ? Sont-ce les Américains, qui ont pu garder les sommes qu’il leur confia, qui lui auraient donné leur argent pour rien, sans recevoir des produits de la colonie, eux si portés au lucre ? Tous ces faux raisonnemens de P. de Lacroix ne sont que la conséquence de l’erreur que nous avons signalée de sa part dans notre 5e livre, reposant sur de fausses données et sur ses appréciations personnelles non moins fausses.

Il ajoute que : « S’il faut en croire la voix publique, il (T. Louverture) fit fusiller ceux qu’il avait chargés de cette opération (l’enfouissement des trésors), afin de rester maître de son secret. » Mais, interrogé à ce sujet par le général Cafarelli, T. Louverture lui répondit : « que c’est à tort qu’on l’a accusé d’avoir fait tuer des soldats de sa garde qui auraient enfoui de prétendus trésors ; que ce fut une calomnie ; que dans le temps où il l’apprit, il fit faire un appel général des hommes de sa garde pour prouver le contraire. »

Nous avons déjà dit qu’il déclara à Cafarelli, qu’à l’arrivée de l’armée française, il y avait 11,700,000 francs dans toutes les caisses publiques de la colonie. Le trésor qu’il fit placer aux Cahos ne peut avoir été formé que des sommes provenant des administrations des Gonaïves, de Saint-Marc, deux ports ouverts au commerce extérieur, et de celles des Verrettes et de la Petite-Rivière, communes de l’intérieur, dont les recettes ne pouvaient être considérables[1] ; car les revenus publics se perce-

  1. T. Louverture a déclaré à Cafarelli qu’il n’y avait que 200 mille francs aux Gonaïves.