Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 6.djvu/442

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l’a jusqu’à ce jour empêché de réussir parmi nous, cette influence désastreuse cessera bientôt… N’importe sous quel pavillon vous vous montrerez, le gouvernement s’engage à veiller attentivement à votre sûreté personnelle et à vos intérêts. Les taxes seront proportionnées aux difficultés que vous pourrez éprouver en gagnant nos ports… Le gouvernement a ordonné déjà la suppression des consignations exclusives, de la taxe sur le prix des marchandises, des privilèges accordés pour la vente du café, et de la défense de prendre des cargaisons de sucre, etc. Chacun sera libre de vendre et d’acheter, aux conditions qu’il croira les plus avantageuses. Les anciens règlemens, enfantés par l’ignorance, ne mettront plus d’obstacles à vos spéculations. Vous ne serez plus forcés d’accorder votre confiance à des individus qui vous étaient étrangers, et qui n’entendaient pas même les intérêts de leur pays. Vos marchandises demeureront entre les mains de vos amis et de vos facteurs particuliers, et le gouvernement s’engage à leur accorder toute la protection qu’ils pourront désirer. Les horreurs qui n’ont que trop longtemps signalé le commencement d’un règne tyrannique, ne se renouvelleront plus à l’avenir… »

En rassurant les étrangers pour leurs personnes et leurs intérêts, Christophe ajoutait là une belle page à l’acte de Résistance à l’Oppression. Il leur désigna le Cap, le Fort-Dauphin ( Fort-Liberté), le Poit-de-Paix, les Gonaïves, Saint-Marc, le Port-au-Prince, Jacmel, les Cayes et Jérémie, çomme ports ouverts à leur commerce.


Déjà, Christophe avait expédié auprès de Pétion, l’adjudant-général Borno Déléard, à l’effet de le porter à con-