Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 6.djvu/534

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Son premier acte, tant il sentait la nécessité d’une organisation quelconque dans la situation provisoire où l’on était, fut un arrêté rendu le 18 janvier, par lequel il nomma Pétion commandant du département de l’Ouest, et Gérin commandant de celui du Sud. Au terme de la constitution, les limites de ces départemens étaient les mêmes que celles assignées par l’assemblée centrale de 1801. Celui de l’Ouest s’étendait donc jusqu’à la rive gauche de l’Artibonite, enclavant ainsi les communes de Saint-Marc, des Verrettes, du Mirebalais et Las Caobas, toutes soumises aux ordres de Christophe. Le Sénat décida que le général Pétion « se mettrait, sous le plus bref délai, en possession des limites de l’Ouest : » ce qui équivalait à un ordre de marcher contre l’ennemi, pour le repousser, s’il était possible, de toutes ces communes.

Le 19, un autre arrêté nomma Bruno Blanchet aîné, secrétaire d’État de la République, parce qu’il était urgent, disait cet acte, d’organiser le service et de centraliser les opérations de l’administration, — en général s’entend, — et non pas seulement des finances ; car le secrétaire d’État devait cumuler toutes les anciennes attributions de l’intendant du régime colonial, jusqu’à ce qu’on en créât d’autres ; et en attendant la nomination d’un autre Président d’Haïti, il allait en remplir les fonctions.

Le 21, vu l’état de guerre, un nouvel arrêté chargea les généraux commandant les départemens, de maintenir l’ordre dans les villes et les campagnes, et de veiller à ce qu’aucun malveillant ne s’y introduisît pour troubler le repos public.

On aperçoit dans ces actes l’influence des idées de Pétion : comme lui, le Sénat pensa qu’il fallait organiser, rétablir l’ordre chez soi, avant de se livrer aux entrepri-