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tions rurales furent résiliés. Il y avait lieu de statuer sur les propriétés publiques et privées ; ces baux ne pouvaient être maintenus.

Le 14 janvier, un décret juste et politique fut émis pour faciliter la rentrée en Haïti de tous les hommes noirs et de couleur, indigènes du pays, que les événemens en avaient éloignés. Il fut accordé quarante gourdes ou piastres pour le passage de chacun de ceux qui seraient ramenés par des navires américains, venant des États-Unis. La patrie fondée par le concours de tous les indigènes, devait en effet tendre les bras à ceux-là. C’était poser d’ailleurs un principe en faveur de l’admission de toute la race noire.

Les généraux étaient retournés à leurs commandemens respectifs, dès les premiers jours de janvier. On a vu dans l’époque précédente que des arrondissemens leur avaient été confiés ; que la division du Sud était commandée par Geffrard, celle de l’Ouest par Pétion, celle du Nord par Christophe : probablement celle de l’Artibonite avait été déférée à Gabart, lorsqu’il fut promu au grade de général de division. Cet état de choses fut maintenu ; mais cette dernière fut dénommée 1re division de l’Ouest, et celle commandée par Pétion, 2me division.

Les généraux de brigade sous leurs ordres étaient : — dans le Sud, Gérin, Férou, J. J. Herne (Coco Herne qui prit ensuite le nom de Moreau) et Jean-Louis François, avec les 13e 15e, 16e, 17e, 18e, 19e, demi-brigades ; — dans la 2me division de l’Ouest, Cangé[1], Magloire Ambroise : le colonel Germain Frère commandait l’arrondissement du Port-au-Prince ; les 3e, 11e, 12e, 21e, 22e, 23e,

  1. Cangé avait remplacé Gilles Bambara dans le commandement de l’arrondissement du Petit-Goave réuni à celui de Léogane.