Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 6.djvu/69

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En partant pour Jérémie, il donna l’ordre au général Geffrard de faive continuer ce massacre, qui fut exécuté surtout par le général Moreau, commandant de l’arrondissement.

Nous ne savons pas s’il faut prendre aussi au sérieux, l’ordre donné à trois citoyens des Cayes, de préparer isolément un projet de constitution et de lois organiques, ou s’il faut le considérer comme un leurre offert à la crédulité des généraux qui avaient manifesté une opinion contraire au massacre des Français, afin de prouver l’intention du gouverneur général de donner au pays toutes les garanties résultant de tels actes. Quoi qu’il en soit, cet ordre ne paraît pas avoir eu aucune suite, et aucun autre ne semble avoir été donné ailleurs qu’aux Cayes, pour réunir les élémens nécessaires à la rédaction de ces actes.

Il n’y eut réellement d’exécuté que l’acte du 22 février, et encore a-t-il fallu que Dessalines parcourût le pays pour le faire exécuter ; les généraux commandant les divisions n’en firent rien, avant qu’il se présentât dans l’étendue de leurs commandemens.

Cependant, il avait ordonné d’excepter du massacre, « les prêtres, les médecins, les chirurgiens, les pharmaciens et autres Français professant des arts ou métiers, comme pouvant être utiles à la population. » Il comprit dans ces exceptions quelques-uns qui étaient incorporés dans les troupes, généralement tous les Polonais qui avaient été faits prisonniers, les considérant comme étrangers à la querelle entre les Haïtiens et les Français, et les Allemands établis dans la commune de Bombarde.

Telles furent les catégories d’innocens ; car on conçoit que, malgré la recommandation faite aux officiers supé-