Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 6.djvu/90

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chapitre iii.
Le général Nugent, gouverneur de la Jamaïque, ouvre des négociations avec Dessalines, sur les bases des conventions prises avec Toussaint Louverture, en lui envoyant des indigènes prisonniers. — Projet de convention non accepté par Nugent : reconnaissance tacite de l’indépendance d’Haïti, par la Grande-Bretagne. — L’amiral Duckworth notifie l’intention de capturer les navires haïtiens qui seront rencontrés hors des eaux de l’île. — Dessalines n’y souscrit point et promet de respecter les possessions britanniques. — Il envoie à la Jamaïque, 160 Polonais pour être acheminés en Europe. — Nugent les renvoie à Haïti. — Régime administratif. — Quelques faits du général Ferrand. — Proclamation aux habitans de la partie espagnole. — Les Français s’emparent de Saint-Yague où se porte le général Toussaint Brave qui ne l’occupe pas. — Les Français y retournent et s’établissent dans le Cibao. — Nouvelle parvenue à Haïti, de l’élévation du Premier Consul à la dignité impériale. — Dessalines se décide aussi à prendre le titre d’Empereur d’Haïti. — Actes à ce sujet et réflexions y relatives.


Durant la guerre de l’indépendance, à mesure que les indigènes conquéraient les villes du littoral, les navires de commerce des États-Unis, ceux de la Jamaïque et des îles danoises et hollandaises s’empressaient d’y venir, pour échanger les produits étrangers contre ceux du sol d’Haïti que la population récoltait malgré la guerre. Après l’évacuation du Cap, ces navires continuèrent encore mieux à fréquenter les ports, et ce trafic leur était aussi avantageux qu’au pays, dans le dénûment où il était de toutes choses. Jusque-là, ce n’était que le fruit de spéculations entreprises par des particuliers ; — le commerce,