Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/123

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et des guildives, on sait déjà qu’il se payait en argent ; on produisait peu de coton, de cacao, etc.

C’est dans ces circonstances difficiles que, ne pouvant se mettre à la tête de l’armée, le président en donna le commandement supérieur au général Bonnet. Elle se mit en marche dans les premiers jours de novembre, et arriva bientôt sous les murs de Saint-Marc. Bonnet en confia une partie au commandement de l’adjudant-général Chauvet, et garda l’autre sous sa propre direction. L’ennemi ayant fait une sortie, chassa Chauvet de la position qu’il occupait, et cet officier ne put rallier sa troupe qu’au Boucassin : c’était une véritable déroute.

Attaqué en même temps, Bonnet avait repoussé l’ennemi ; les colonels Barthélémy Mirault, de la cavalerie, et J.-L. Longueval, de la 4e, périrent dans cette action où il y eut une mêlée et où Bonnet faillit être tué par ce dernier[1]. Mais l’échec subi par Chauvet le contraignit néanmoins à faire retraite. Arrivé au Boucassin, il reforma son armée et marcha de nouveau contre Saint-Marc.

Christophe venait d’y arriver avec des troupes du Nord, notamment le 2e régiment, surnommé 2e rasoir en ce temps-là et commandé par le colonel Pescay : J.-B. Riche était un des chefs de bataillon de ce corps. Une nouvelle affaire eut lieu aux portes de la ville, dans laquelle les républicains enlevèrent une pièce de campagne à l’ennemi. Cependant, la présence du généralissime du Nord stimulant ses troupes, elles obtinrent l’avantage

    que de nouvelles réflexions y firent renoncer. Le secrétaire d’État, par un autre arrêté, avait mis les warfs en régie, en les séparant de l’administration des douanes : le sénat le laissa subsister, sans doute pour essayer de ce nouveau système.

  1. Nous avons ouï dire dans le temps, que ce fut le sous-lieutenant Souffrant, aide de camp de Bonnet, qui donna un coup de pistolet à J.-L. Longueval pendant qu’il cherchait ce général dans la mêlée.