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chisse aussi sur la réponse que je dois y faire. »

Il n’y avait rien à répondre à une demande aussi légitime : le document lui fut remis, et il le posa sur une table. Après cela, il s’entretint avec les sénateurs de choses indifférentes ; ensuite ils se retirèrent.

On conçoit que Pétion, n’ayant pas voulu faire, en janvier, un exposé de la situation intérieure de la République, ni répondre verbalement aux Remontrances du sénat, n’était pas plus disposé à y répondre par écrit : il ne le fit pas. Ayant appris que le sénat venait d’adopter la proposition de faire un acte, pour lui retirer formellement les pouvoirs extraordinaires que ce corps lui avait délégués, il en attendit l’effet.


Avant de dire ce qui suivit la démarche du sénat, examinons son acte de Remontrances afin de suppléer, s’il se peut, au silence que garda le président.

On reconnaît qu’il se basait sur le constitution, sur les attributions qu’elle avait créés en faveur du sénat : au fond la querelle faite à Pétion était donc une question d’influence politique que soulevait ce corps.

Nous avons prouvé, nous le croyons, qu’en rédigeant la constitution, l’assemblée constituante ne l’avait pas faite « à la mesure des principes,  » en ce qui concerne les attributions du pouvoir exécutif ; que, contrairement à ce que prétendait le sénat, elle avait été mesurée au caractère bien connu de Christophe, qui allait être confirmé dans l’office de chef du gouvernement. Pétion fut, effectivement, celui qui fit restreindre ces attributions ; et nous avons dit quels furent ses motifs, que Christophe en fut lui-même la cause, par les prétentions exagérées qu’il montra.