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pour capturer ceux du cabotage ennemi, de délivrer des lettres de marque aux personnes qui voudraient armer des navires contre les révoltés de l’Artibonite et du Nord.

Le 8, un arrêté ordonna la célébration de la fête prochaine de l’agriculture, avec pompe et grandes cérémonies, sans doute pour stimuler les habitans des campagnes dans les travaux de culture.

Le 10, un décret fit des promotions dans l’état-major du Président d’Haïti et dans celui du général Yayou. Le chef d’escadron Boyer devint colonel, chef de l’état-major de Pétion ; le chef d’escadron Chauvet, adjudant-général, chef de celui de Yayou.

Le même jour, une loi forma un seul régiment de dragons, de ceux du Sud et de l’Ouest, de 515 hommes, état-major et cavaliers compris.

Une autre loi de la même date organisa le corps de gendarmerie en deux divisions, l’une pour l’Ouest, l’autre pour le Sud, composé en tout de 784 hommes. Il fut destiné « à la restauration de la culture, à rétablir la police des campagnes, à assurer l’exécution des lois, la tranquillité publique et la sûreté des citoyens, en réprimant les attentats portés journellement à l’ordre public, à la vie et aux propriétés des individus, en faisant cesser les vols et les brigandages que le défaut de police occasionnait. » Ces divers objets confiés à la gendarmerie prouvent que la perturbation existait dans la société, comme après toute révolution suivie de guerre civile.

Un message du sénat au Président d’Haïti, du 11, l’invita à faire placer sur les habitations de l’intérieur, les habitans et cultivateurs des cantons de l’Arcahaie, des Crochus, des Grands-Bois et du Mirebalais, réfugiés au