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son père, contraint lui-même ou suicide pour échapper à leurs fureurs.

On conçoit sans peine que les couronnes enrichies de diamans, les manteaux royaux, etc., etc., qui brillèrent au couronnement du roi et de la reine ne furent pas improvisés au Cap : toutes ces choses de grand luxe avaient été faites en Angleterre et étaient arrivées avant le carrousel du Fort-Royal.

Après le couronnement, le roi Henry prit les titres suivans :

« Henry, par la grâce de Dieu et la loi constitutionnelle de l’État, Roi d’Haïti, Souverain des îles de la Tortue, Gonave et autres îles adjacentes, Destructeur de la tyrannie, Régénérateur et Bienfaiteur de la nation haïtienne, Créateur de ses institutions morales, politiques et guerrières, Premier Monarque couronné du Nouveau-Monde, Défenseur de la foi, Fondateur de l’ordre royal et militaire de Saint-Henry, à tous présens et à venir, salut. »

Ces titres pompeux concordaient parfaitement avec le faste habituel de l’homme, avec son caractère vain et orgueilleux. On regrette presque qu’il n’ait pas pris le titre d’Empereur, afin de pouvoir dire, au lieu de Souverain, — « Roi de la Tortue, Gonave et autres îles adjacentes. »

Bien d’autres actes furent publiés ensuite. Le 8 octobre un édit supprima les tribunaux de justice déjà établis, pour en créer de nouveaux, en même temps que le conseil privé travaillait à préparer les différens codes de lois qui devaient régir le royaume[1]. Une cour sou-

  1. Il est remarquable que le 8 octobre où Christophe régla la justice de son royaume, devint aussi la date où il se fit justice à lui-même en se suicidant.