Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/127

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qui est celui de la République. J’espère que votre réponse, qui ne devra pas tarder à être dans mes mains, sera conforme à ce que vous impose le pays qui vous a vu naître.

J’ai l’honneur, citoyen, de vous saluer avec une considération distinguée.

Signé : Boyer.

Cette dépêche raisonnait trop bien la situation des choses, pour que Nunez de Cacérès ne fût pas convaincu de la nécessité de se prêter de bonne grâce à la solution pacifique que lui recommandait le Président. Ensuite, la soumission spontanée de toutes les communes de l’intérieur et l’armée qui allait y pénétrer, rendaient toute résistance impossible et même inutile. Le 18 janvier, elle parvint au chef politique qui s’empressa de réunir à l’hôtel de ville, les magistrats municipaux et tous les fonctionnaires civils et militaires ; il leur en donna connaissance, et leur dit : qu’il fallait répondre à l’attente du Président d’Haïti. Quelques mécontens tirent entendre des paroles d’opposition, qu’ils auraient été certainement impuissans à soutenir ; mais Nunez passa outre et fit arborer le pavillon haïtien, le 19 janvier.

Le même jour, il en informa le Président et fit publier sa dépêche qu’il accompagna d’une adresse aux habitans de l’Est. Il y fit d’abord une apologie de sa conduite pour se défendre contre ses détracteurs ; il avoua que la révolution du 1er décembre, à Santo-Domingo, n’avait été que la suite du mouvement en faveur de l’indépendance commencé dans les communes de Laxavon et de Monte-Christ ; et en recommandant à ses concitoyens une parfaite soumission à l’autorité du Président d’Haïti, d’avoir confiance en ses principes et ses promesses de garantie pour leurs personnes et leurs propriétés, il leur annonça une ère de prospérités dont