dans la partie occidentale ; mais après d’instantes invitations de la part du Président, il avait consenti à ajouter à sa qualification de « Archevêque de Santo-Domingo, » celle « d’Haïti ». En conséquence, le 2 décembre 1823, il avait institué comme « vicaire général des départemens de l’Ouest et du Sud, » l’abbé J. Salgado, curé du Port-au-Prince, avec injonction d’obtenir l’approbation préalable du Président de la République, pour exercer les fonctions à lui déléguées par le bref de sa nomination : ce qui eut lieu à la satisfaction de Boyer[1]. Les autres départemens ne furent point alors pourvus d’un semblable titulaire.
Le 22 janvier 1824, le secrétaire général lnginac, autorisé par le Président, adressa une dépêche au révérend M. Poynter, vicaire apostolique du Saint-Siége, à Londres, dans le but de le porter à faire savoir au Saint-Père, le Pape Léon XII régnant à cette époque, le vif désir que le Président de la République éprouvait, de voir fleurir en Haïti la religion catholique, apostolique et romaine que professaient les Haïtiens, en grande majorité. Cette dépêche informait en même temps le Saint-Père, des scrupules que l’archevêque Pedro Valera avait montrés pour étendre sa juridiction sur toute l’île, bien qu’il venait de le faire envers l’Ouest et le Sud : c’était provoquer par cette voie détournée, un acte du Saint-Siége à l’effet de persuader l’archevêque.
L’espoir du Président fut justifié par le succès de cette démarche : le 24 juillet suivant, le cardinal Jules M. de Somaglio, pro-préfet de la Propagande, lui adressa une dépêche qui l’informa : que le Saint-Père avait pris en considération l’exposé de la situation des affaires religieuses dans la République, l’ardent et pieux désir qu’il
- ↑ Ce bref fut publié dans le Télégraphe du 1er janvier 1824.