Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/310

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faite. Cet avantage, qui résulte de l’harmonie qui existe entre les principaux pouvoirs, et surtout de la rectitude et de l’énergie de l’esprit public, présage à la nation les heureuses destinées auxquelles son courage et sa conduite lui donnent de si justes droits.

Haïti, cependant, toujours en butte à la convoitise et à la haine de certaines puissances, et située au milieu d’un archipel ennemi de la liberté et de notre émancipation, semblerait être exposée à un état d’anxiété contraire à la sécurité nécessaire à tous les Etats. Mais, si sous ce point de vue notre situation paraît extraordinaire, toujours est-il constant que nous tenons dans nos mains nos véritables garanties, et que nous sommes assurés de la jouissance des immenses ressources que la nature nous offre pour la défense de notre territoire, tandis que par la force naturelle des choses, il est indubitable que l’injustice manifestée contre nous aura nécessairement un terme.

Je m’étais décidé, vous le savez, d’après les ouvertures renouvelées près de moi, à faire une démarche que d’ailleurs la saine politique prescrivait, pour ramener à la raison envers nous, ceux qui feignaient de douter de nos loyales dispositions ; et si le résultat n’a pu être tel qu’il était juste de l’espérer, il me reste néanmoins l’approbation de ma conscience et l’opinion des hommes impartiaux de tous les pays. Tranquilles avec nous-mêmes, bornons-nous maintenant au soin qu’exige le perfectionnement de nos institutions ; redoublons d’ardeur pour l’accroissement des travaux nécessaires à la splendeur de notre pays, et attachons-nous enfin à tout ce qui doit distinguer un peuple libre, guerrier et agriculteur.

L’expérience depuis quelque temps, a fait reconnaître quelques vices dans certaines lois qui régissent nos tribu-