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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/341

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remit au colonel Boisblanc qu’il rencontra en rade, se rendant lui-même à bord de ce navire[1].

À bord de la frégate du Roi la Circê le 3 juillet 1825.

Le baron de Mackau, capitaine des vaisseaux du Roi, etc., etc.,
commandant une division de l’armée navale,
À Son Excellence le Président Boyer.

Monsieur le Président,

J’arrive de France, porteur d’ordres qui me prescrivent d’entrer en rapport avec Votre Excellence ; et je crois avoir le droit de lui annoncer, dès ce moment, que les communications que j’ai à lui faire sont de nature à lui être très-agréables, puisqu’elles peuvent établir définitivement et irrévocablement le bonheur du pays qu’administre Votre Excellence.

Je recevrai à mon bord les personnes qu’Elle jugera convenable d’y envoyer, avec tous les égards qui leur sont dus ; et même, ma confiance en Votre Excellence est telle, que je me rendrai volontiers près d’Elle à terre, pour peu qu’Elle me fasse connaître que cela serait utile.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Président, avec une très-haute considération,

De Votre Excellence,
Le très-humble et très-obéissant serviteur.
Signé : Baron de Mackau.

P. S. — Je prie Votre Excellence de permettre que je joigne à cette lettre, une qui m’a été remise pour M. le général Inginac.

Signé : de Mackau.[2].

  1. La plupart des circonstances que nous allons relater sont puisées du Télégraphe du 17 juillet 1825, qui en a rendu compte officiellement : le texte de l’ordonnance royale s’y trouve aussi. Le colonel Boisblanc était chef des mouvemens du port de la capitale.
  2. Dans ses Mémoires, B. Inginac ne parle pas de cette lettre ; mais nous croyons qu’elle lui fut adressée par M. Esmangart. Nous citons celle de M. de Mackau à Boyer, d’après l’original même qui est en notre possession et qui a été sauvé du pillage commis en 1843, après son départ, parmi les papiers d’État qu’il avait laissés au palais national.