Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/374

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» Citoyens ! le commerce et l’agriculture vont prendre une plus grande extension. Les arts et les sciences, qui se plaisent dans la paix, s’empresseront d’embellir vos nouvelles destinées de tous les bienfaits de la civilisation. Continuez, par votre attachement aux institutions nationales et surtout par votre union, à être le désespoir de ceux qui tenteraient de vous troubler dans la juste et paisible possession de vos droits.

» Soldats ! vous avez bien mérité de la patrie. Dans toutes les circonstances, vous avez été prêts à combattre pour sa défense. Vous serez toujours fidèles à vos devoirs. La confiance dont vous avez donné tant de preuves au chef de l’Etat, est la plus douce récompense de sa constante sollicitude pour la prospérité et la gloire de la République.

» Haïtiens ! montrez-vous toujours dignes de la place honorable que vous occupez parmi les nations ; et, plus heureux que vos pères, qui ne vous avaient transmis qu’un sort affreux, vous léguerez à votre postérité le plus bel héritage qu’elle puisse désirer : la concorde intérieure, la paix au dehors, une patrie florissante et respectée.

 » Signé : Boyer. »

Dans la soirée, un immense banquet fut offert à M. de Mackau, aux deux amiraux et à leurs officiers, dans la vaste maison particulière du secrétaire d’État, située rue Républicaine, qu’on venait d’achever et qui n’était pas occupée. En l’absence de ce grand fonctionnaire, le secrétaire général y présida, entouré du grand juge, des sénateurs, des représentans du Port-au-Prince, des hauts fonctionnaires de l’administration des finances et civile, des magistrats de l’ordre judiciaire, de beaucoup d’employés secondaires, des généraux, des autorités militaires, des