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çans, leurs compatriotes, dans les divers ports de la République ; enfin, de s’occuper essentiellement de tout ce qui se rattache à cette principale branche de la prospérité publique. »

Quant au cercle du Port-au-Prince, nous avons également sous les yeux ses statuts ou projet d’organisation de la « société par actions, » qui lui fut présenté avec un rapport par une commission tirée de son sein : le 14 juin, le cercle l’approuva et en ordonna l’impression. Dans le rapport, il est dit que le chef de l’État avait donné aux commerçans de cette ville des témoignages non équivoques de sa protection ; que les membres du commerce national vivant isolément, leur but était de se réunir et d’établir des rapports avec ceux des autres ports de la République ; que leur association par actions, réunissant leurs capitaux, ce serait un moyen d’assurer l’existence et la prospérité du commerce national, de lui donner dans le pays et à l’étranger, la considération et l’éclat qu’une confiance illimitée accorde, etc. « La société par actions annonce aux nations étrangères que le commerce haïtien travaille à acquérir une telle consistance, qu’il doit s’attendre, dans l’avenir, à commander la considération et la confiance. Sans ces mobiles puissans, nous ne serons jamais rien dans la balance du commerce. »

C’étaient là de judicieuses pensées, de légitimes aspirations ; et le rapport démontrait la nécessité de donner une telle direction aux fonds de la société, que les opérations commerciales pussent se faire désormais au comptant, afin de détruire le système ruineux des crédits dont on abusait dans le pays. Il prévoyait qu’en admettant « tous les citoyens d’Haïti » à former le capital indéterminé de la société, par actions de cent gourdes chacune, avec le