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Domingo, par le ministre Pedro Acuña. Fanatisme religieux, titres, décorations, etc., tout était mis en usage par la cour d’Espagne, pour agir sur l’esprit des esclaves insurgés.


Le 25 juillet, les commissaires civils émirent une nouvelle proclamation en faveur de la liberté des noirs. Dans le préambule de cet acte, où ils rappelèrent le crime de Galbaud et des colons, ils annoncèrent l’affaire qui venait d’avoir lieu aux Cayes, le 14 juillet, sous les yeux du commissaire Delpech, « journée que les blancs, disent-ils, ont choisie pour assassiner leurs frères du 4 avril : les monstres ont juré de porter le coup de mort à la colonie ; mais ils ne consommeront pas leur ouvrage sacrilége. Tant que nous respirerons, nous trouverons les moyens de contenir leur rage. Secondés des citoyens du 4 avril, et des hommes dont on n’a fait jusqu’à présent que des instrumens de destruction, nous sauverons la colonie de Saint-Domingue, nous en chasserons les lâches Espagnols, nous la conserverons à la France, et on y reconnaîtra enfin les droits de l’homme qui y ont été si longtemps profanés. »

En conséquence, ils confirmèrent les affranchissemens accordés, au mois de septembre 1792, par l’assemblée provinciale du Sud, aux guerriers alors campés aux Platons. C’était plutôt à André Rigaud qu’ils auraient dû attribuer ces affranchissemens ; car cette assemblée ne fît que confirmer l’œuvre de ce mulâtre qui signa les actes de liberté. En lui seul ces nègres pouvaient avoir confiance.

Ils déclarèrent également libres tous les esclaves des Cayes, de Torbeck, de Marche-à-Terre, de Tiburon et des lieux circonvoisins, qui avaient été armés par les maîtres