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qui nous désole tous, et d’employer pour cela, tous les pouvoirs dont je suis revêtu… »

En conséquence, il offrait pardon et amnistie à tous ceux qui mettraient bas les armes. Aux chefs, il disait :

« Profitons de L’indulgence qui nous est offerte, et abjurons nos torts, pour ne plus penser qu’à les faire oublier par une conduite digne de la grande nation à laquelle nous appartenons… Réfléchissez, citoyens, votre sort est entre vos mains ; si vous êtes encore sourds à la voix de votre ami, vous succomberez et je n’aurai rien à me reprocher. Le général de division Michel, le citoyen Raymond et le citoyen Vincent arrivent de France ; je les ai pris à témoins de toutes mes opérations… »

Il adressa aussi une lettre aux autorités civiles et militaires et à tous autres citoyens de la ville des Cayes. Il y inséra quelques passages de la lettre du ministre de la marine ; les voici :

« Le grade de général en chef dont vous a honoré la République et que le nouveau gouvernement vous a confirme, est le premier de la milice militaire. Il demande de la prudence et de la modération. Employez votre crédit vos talens à calmer toutes les haines ; étouffez tous les ressentimens, et soyez grand par le bien que vous ferez. Le Premier Consul a confiance en vous. Vous y répondrez en ramenant la paix dans la belle colonie de Saint-Domingue qui intéresse à tant de titres la nation entière. »

La citation de ces phrases n’avait d’autre but, de la part de T. Louverture, que de prouver qu’il était confirmé dans le grade de général en chef ; car il était fort peu disposé à suivre les excellens conseils que le ministre lui