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rait frapper d’une main sacrilège l’édifice du bonheur public. »

Le général Bazelais, chef de l’état-major général, prononça aussi un discours où il dit, entre autres choses : « Haine à l’esclavage ! Haine à mort aux perturbateurs du repos public, aux ennemis de l’union et de la fraternité ! Haine et extermination à quiconque méconnaîtrai ; l’autorité sacrée de notre Jean-Jacques 1er Empereur ! Obéissance, soumission et fidélité à l’immortel Dessalines ! Respect et vénération à son auguste épouse, l’Impératrice[1] ! »

Il semble, d’après certaines idées exprimées dans ces discours, que ceux qui formaient l’entourage de l’empereur, avaient de sinistres pressentimens sur l’avenir du pays.

La lecture du code pénal militaire, faite par Diaquoi, suivit celle de la constitution par J. Chanlatte.

Ces deux actes, les plus importans de ceux émis alors, furent publiés dans tout l’empire, par les soins des généraux commandant les divisions militaires.

Les tribunaux ayant été formés par la nomination des magistrats, furent aussi installés par ces officiers supérieurs. Au Cap, cette installation eut lieu avec pompe : elle coïncidait avec la fête du général Christophe, le 15 juillet, jour de la Saint-Henri, et il reçut les hommages des magistrats et de la population.

L’empereur y arriva dans la soirée, comme pour rappeler qu’il était le chef suprême du pays. Mais le général Christophe et la population du Cap n’oublièrent pas que le 25 juillet était la fête de Saint-Jacques. S. M. I. fut

  1. Hist. d’Haïti, t. 3, p. 217 et 218.